Professeur Zolmirel : Les civilisations stellaires libres (2/2)

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Sur mon monde, tout est harmonieusement complémentaire entre chacun des individus !


Message du Professeur Zolmirel reçu par Aurélia Ledoux



La première partie de ce texte est disponible juste ici :

https://changera.blogspot.fr/2018/05/professeur-zolmirel-les-civilisations_13.html

 

Le palais, maculé de terre et de glaise, nous faisait face. Le couchant approchait. Le toit de l’édifice menaçait de s’effondrer. 
Des experts en maçonnerie ont aussitôt posé des dispositifs de consolidation, aidés par les anciens qui maintenaient en place des pierres géantes en même temps. 
Le palais tenait debout seul à présent.
L’un des anciens s’est excusé.
Il n’est pas très présentable, a t-il dit. Il y a bien des fissures. Nous reviendrons demain.
Mais… ce que vous avez fait est déjà prodigieux ! fit le Kolal empli de gratitude
Certes oui, mon jeune ami, mais il convient que ce lieu soit plus joli. 

Nous aimons les choses agréables, parfaitement achevées. 
Nous reviendrons prendre une petite collation demain pour terminer les travaux, a exposé l’ancien avec un petit rire.
Et il en fut donc ainsi. 

Le lendemain, une foule de Kolals extrêmement intéressés s’était réunie pour nous accueillir. 
Il y avait là les principaux scientifiques de la région, on voyait des centaines de vaisseaux brillants tous alignés. 
Les Kolals sont un peuple courtois, serviable et très raffiné. 
Nos amis avaient cuisiné pour nous les mets les plus délicats. Beaucoup d’entre eux étaient venus avec des instruments d’enregistrement afin de filmer la scène. 
Il y avait également de très nombreux détecteurs.
Les Kolals étudiaient en effet les facultés de l’esprit avec passion. 

Ils parvenaient à expliciter l’organisation des ondes cérébrales, et ainsi, l’action que pouvait avoir la pensée sur la matière.
Nous, nous n’y parvenions point, certains des nôtres étaient simplement capables de faire de grandes choses, lorsque le besoin s’en faisait sentir.
Ils pouvaient ériger des digues en quelques secondes. 

Le fait de déplacer des habitations entières et les replanter un peu plus loin, était pour eux une chose bien ordinaire. 
Leurs autres capacités consistaient à réparer les édifices. 
En cela ils étaient très doués, ils pouvaient aussi modifier le sol, en effectuant des travaux de terrassement instantané, creuser des canaux, des chenaux d’écoulement de la lave.
Les anciens étaient tous très attendus. 

Lorsqu’ils parurent, les Kolals en furent très joyeux. 
Chacun des anciens était venu en habit de fête, avec des couleurs florales, rose, pourpre, bleu vif, jaune d’or, ou vert brillant. 
Chacun d’entre eux tenait un enfant bien jeune par la main, ou en le portant. 
Un concert joyeux de petits Ilstirr se mit à jouer et à chanter. 
Une tente attendait nos sages, préparée par les Kolals. 
Mais ils expliquèrent que pour faire agir leur fluide, ils devaient être au niveau du sol.
Les Kolals le comprirent très bien. 

Ils laissèrent les sages se réunirent comme la veille. 
Les anciens prirent place sur des coussins, et commencèrent à converser gaiement, en servant des tartines aux plus jeunes, des beignets, et des friandises. 
Chacun des petits aliens présents parmi eux ravissait le regard des spectateurs.
L’un des plus sages Kolals, qui était mon ami, vint auprès de moi et s’étonna bien de cela.
Mais que font-ils ? 

N’ont-ils point l’intention de restaurer cet édifice, comme ils ont promis de le faire ?
Ils sont au travail, expliquais-je
Je ne vois nul travail, fit mon ami avec stupeur
En ce cas, regardez mieux, lui dis-je
Effectivement, mon ami ouvrit de grands yeux. 

Sur la façade du palais, une liane venait de se détacher pour glisser et aller s’enraciner un peu plus loin. 
Une fissure se reconstituait lentement. 
Des morceaux de boue séchée se détachèrent et tombèrent révélant la statue charmante d’une jeune fille alien. 
D’autres statues apparurent bientôt, montrant des familles réunies, des modèles variés d’aéronefs et … des humanoïdes. 




Nous nous sommes avancés timidement dans le palais, par petits groupes. 
Chacun pointait une forte lampe vers les plafonds, les voûtes séculaires.
Des frises délicates surgissaient de la pierre grise, des fresques en stuc abimées par les ans, se reconstituaient. 

Les plus grosses lézardes des plafonds se colmatèrent avec des craquements satisfaisants. 
Il tomba encore de la boue, et nous avons donc reculé, laissant les anciens à leur ouvrage merveilleux.
Plusieurs heures plus tard, le palais était métamorphosé, il restait encore de la boue, mais la roche claire était parfaitement réassemblée. 

Les sages se sont déplacés pour aller à l’intérieur. 
Chacun s’empressa de balayer le sol pour leur faire place nette. 
De l’eau fut pulvérisée sur les murs et sur le sol pour enlever le plus gros de la boue restante. 
Puis, lorsque tout fut sec, nous avons pu entrer. 
Un dallage paré de couleurs magnifiques se révéla. 
Il représentait surtout des fleurs de très grande taille avec un luxe de détails absolument admirable.
Le sol était fuchsia, rose, carmin, blanc pâle et surtout pourpre. 

Cela créait une impression chaleureuse. 
Sur les murs brillaient des fresques vertes. 
Les agents du nettoyage n’ont pas osé arroser ces représentations si fragiles. 
Celles-ci devaient être vernies par des experts un peu plus tard.
On apporta des guéridons, des coussins et des tables et chacun s’installa dans ce palais ressuscité pour l’admirer plus à son aise. 

L’édifice de plus de 300 mètres de long était immense, et tout le monde put y entrer. 
Nous étions saisis d’émerveillement, seuls des murmures admiratifs fusaient de temps à autre.
A l’extérieur, le soleil se voila et une averse intense eut lieu. 

Tout le monde déplaça tables et chaises en vitesse, la tente fut démontée, car les prescients prévoyaient des bourrasques. 
Les derniers venus entrèrent s’abriter dans le palais. Il restait des fentes dans l’édifice. 
Chacun se passa donc des récipients alimentaires en guise de seaux. 
Alors, tout le monde rit de cette aventure. 
Nous étions si heureux de nous trouver en pareil lieu que nul évènement imprévu ne venait gommer notre entrain. Pourtant, des courants d’air glacés s’infiltraient par les galeries.
Les anciens firent agir leur fluide mystérieux et une chaleur douillette réchauffa notre assemblée. 

Ils émirent quelques ondes antigravitationnelles et toutes les portes se fermèrent d’elles mêmes. 
Puis, à mesure que les minutes défilaient, la chaleur augmenta, le son de la pluie tambourinant dans les récipients se fit plus silencieux. 
Cependant, à l’extérieur, des bourrasques intenses soufflaient et la pluie redoublait d’ardeur.
Les sages avaient réussi à colmater le plafond ! 

Quelques conversations timides s’élevèrent, puis plus affirmées. 
Des aliens improvisèrent ce qui promettait d’être un joyeux buffet. 
Les Ilstirr commencèrent à jouer un petit air. 
Notre groupe s’anima. 
Nous étions entrés juste à temps dans ce bel édifice !
Quel pouvait être le sens de tout ceci ? 

D’autant de circonstances parfaitement ajustées entre elles ? 
Les anciens sont d’immenses prescients, ils savent harmoniser les possibles, les choses entre elles.
En soirée la pluie cessa, nous avons pu sortir. 

Et, … une surprise nous attendait ! 
La pluie intense avait lavé notre bel édifice qui se tenait là, tout brillant de blancheur ! 
N’était ce point là notre souhait ?
Ce palais superbe était une merveille pour le regard. 

On eut dit qu’il venait d’être construit, les sages avaient si bien reconstitué le moindre éclat de roche, que l’ensemble des statues était d’une perfection artistique sans égal.
Chacun de nous en a pris de nombreux clichés pour le montrer à ses proches. 

Nous avons remballé notre matériel et sommes montés dans nos vaisseaux respectifs pour charger tous les équipements de mesure, d’étude de la végétation. 



Pendant ce temps, des aliens informateurs, écrivant dans plusieurs revues, posaient de nombreuses questions aux scientifiques.
Ils se demandaient bien quel pouvait être ce prodige.
Les scientifiques Kolals parlèrent d’ondes cérébrales et de nombreuses autres choses, comme la symétrie dans l’ordonnancement des atomes d’une même matière. 

Ils avaient enregistré des perturbations gravitationnelles intenses lors de cet exploit. 
Tout cela me dépassait bien.
Mon attention fut attirée par un jeune Kolal fort malheureux, dont le vaisseau avait été précipité au bas de la falaise par un glissement de terrain.
L’astronef gris bleuté gisait en contrebas, intact, mais retourné, ses trains d’atterrissage complètement tordus.
Un ancien accompagné d’un petit alien qu’il portait dans ses bras s’est approché.
Pourriez-vous… s’il vous plait, … arranger cela ? le supplia l’alien très dépité. 

Il y a tous mes instruments à bord ! 
Je n’ai pas d’autre moyen de transport.
Un vaisseau… fit le sage. 

Bien, bien… Le torrent monte et risque de l’emporter. 
Il serait préférable de descendre, plutôt que de remonter ce vaisseau à distance.
Avec célérité, le sage me tendit le petit alien qui gémit d’inquiétude. 

Il saisit la main du jeune Kolal effondré et … sauta dans le vide !
J’ouvris des yeux stupéfaits. 

Les deux aliens atterrirent en une chute mystérieusement ralentie. 
L’ancien s’approcha et fit d’amples gestes de la main. 
L’astronef, sur le dos, se retourna et ses pieds reprirent une forme convenable. 
Le sage agissait aussi vite que possible, car l’eau montait à présent au niveau de ses chevilles.
Il recula et saisit de nouveau la main du jeune Kolal. 

Ensemble, ils s’élevèrent avec grâce, puis prirent pied sur le toit du navire. 
L’ancien essorait sa tunique posément.
De mon côté, j’étais très inquiet, l’eau montait toujours ! 

Le sage s’efforçait de calmer le jeune Kolal nerveux. 
Je montais dans mon vaisseau et invitais mes compagnons à me suivre. 
Je leur décrivis la scène par quelques images mentales évitant un long discours. 
Chacun se précipita à bord. 
L’un des nôtres se chargea du petit immature.
Nous nous sommes élevés vaillamment, malgré les bourrasques. 

L’ancien m’indiqua par l’esprit qu’il maîtrisait très bien la situation et qu’il serait trop dangereux pour nous de descendre le long de la falaise, à cause du vent qui s’était levé. 
En cette époque, les vaisseaux n’étaient point aussi sophistiqués que maintenant.
Nous avons plané, à bonne distance du torrent, avisant l’ancien toujours sur le toit du vaisseau, qui tenait fermement la main du jeune Kolal effrayé. 

Le torrent monta et emporta subitement le petit vaisseau, qui fut ballotté en tous sens.
L’ancien fit agir son mystérieux fluide et le vaisseau se positionna au milieu du torrent, afin d’éviter les rochers. 

Cependant, nous étions très inquiets, ce torrent aboutissait à une chute d’eau ! 
Il n’y avait pas moyen pour les deux aliens d’entrer dans le petit navire par le toit.
Mais l’ancien offrait bien des surprises. 

Il se dressa, très concentré, et traversa aisément la vitre du petit vaisseau
Il se plaça aux commandes, agissant avec une prescience inouïe. 
Les réacteurs toussèrent et s’allumèrent, le petit vaisseau s’éleva avec aisance, pour s’échapper de la zone dangereuse. 
Le jeune Kolal sur le toit risquait de lâcher prise, il se cramponnait tant bien que mal, déstabilisé par le vent qui enflait.
A vous ! fit l’ancien par télépathie
Nous sommes arrivés aussitôt, nous plaçant en contrebas. L’un des nôtres est sorti sur le toit et a fait des signes au jeune alien. 

Il pouvait sauter en toute sécurité. 
Le lien télépathique n’était pas parfait, mais il comprit. 
Notre vaisseau était plat, je dois dire parfait pour ce type d’exercice. 
Le jeune Kolal a bondi, au lieu d’être emporté par le vent, notre expert a émis sur lui une onde gravitationnelle, et l’a aidé à s’accrocher à notre engin.
Nous avons posé les deux vaisseaux dans une clairière, un peu secoués de cette équipée.
Comment tant de choses impossibles ont-elles pu se produire aujourd’hui ? demanda le jeune informateur d’un ton abasourdi.
C’est la réunion de nos deux mondes qui fait que nous sommes plus forts, plus vaillants, a répondu l’ancien en lui rendant son vaisseau.
Je n’ai pas de mots assez forts pour vous remercier, émit le jeune Kolal émotif
Venez donc nous rendre visite, vous êtes chaleureusement invité, vous et vos proches ! assura l’ancien d’un air guilleret
Je viendrais avec plaisir, promit le jeune alien souriant. 

Votre région humide abrite beaucoup de plantes que j’aimerais connaître. 
Nos chercheurs en remèdes les étudient pour préparer des crèmes cicatrisantes, des onguents et des philtres.
Il nous salua et s’en fut. 

Il expliqua que son "autre", son alter ego, serait aussi heureux de venir. 



Il vous faut savoir que sur mon monde, existent dans certains peuples, des êtres absolument identiques. 
Il n’existe pas autant de différences entre mâles et de femelles, comme chez vous, tous les êtres ont une physiologie semblable. 
Ils sont parfaitement androgynes. 
Ceci peut bien sûr vous choquer, car vous ne concevez pas qu’il puisse en être ainsi. 
Vous préférez souvent que le masculin et le féminin soient séparés par une frontière nette. 
Sur votre planète, le monde des femmes est très différent de celui des hommes au niveau des activités. 
Pourtant, votre planète abrite de nombreuses espèces androgynes, des mollusques, des amphibiens.
Sur mon monde, tout est harmonieusement complémentaire entre chacun des individus. 

Tout le monde se parle, se comprend, s’accepte.
Cet alien avait découvert son "autre", l’être parfait, absolument complémentaire à sa personnalité. 

Il est des aliens qui le cherchent durant de longues années, sa découverte est un bonheur sublime. 
Il existe chez ces individus des traits de caractère différents, bien sûr. 
La voix aussi est différente, certains êtres sont plus introvertis, et d’autres possèdent une personnalité plus affirmée. 
De tels êtres possèdent des liens très forts.
Chez d’autres peuples, il existe des aliens mâles et femelles, en certaines régions, comme pour votre planète. 

Les deux types de population, sexuée et hermaphrodite, cohabitent en harmonie parfaite, à l’intérieur et à l’extérieur de chaque peuple. 
Ils peuvent tous, si le calendrier des naissances le permet, donner le jour à un petit alien. 
Ce calendrier est indispensable. 
Les nôtres vivent très vieux, la taille de chaque cité est donc intelligemment contrôlée.
Nous avons appris par la suite que ces mutations génétiques préludaient à la transformation intégrale de notre monde. 

Peu après la découverte de ce fantastique palais, d’autres édifices splendides furent exhumés des marécages et des landes.
A chacune de ces occasions une grande fête fut donnée. 

Elle se prolongeait tard dans la nuit, réunissant nos différents peuples. 
Ainsi, nous avons remarqué une très grosse étoile. 
De jour en jour, l’étoile grossissait. 
C’était un vaisseau stellaire de très vastes dimensions, mais nous ne pouvions en avoir une image nette. 
Nos senseurs restaient muets quant à nous indiquer qui se trouvait à bord de ce navire.
Cela nous stupéfiait, car ce navire était représenté sur l’un de nos temples. 

Nous ne pressentions nulle menace, bien au contraire, une joie immense nous saisit tous à la vue de ce fantastique oiseau de lumière. 
Des pensées légères, harmonieuses, un amour immense en jaillissait.
Une nuit venue, le vaisseau avait grossi et enflé. 

Bien visible en nos cieux, il était entouré d’autres lumières colorées très vives. 
D’autres vaisseaux, plus petits, tournaient autour du géant, produisant un très beau ballet de lumières.
Nous étions impatients d’accueillir de tels visiteurs, si mystérieux. 

Notre système stellaire possède des planètes habitées de peuples semi-éthérés que nous pouvons à peine approcher. 
Seuls les sages y parviennent, et communient avec ces êtres brillants.
Notre joie était bien grande d’avoir ce nouveau contact avec des visiteurs lointains.
Je suis le professeur Zolmirel et je vous remercie de votre lecture.
Je vous salue tous très amicalement, mes pensées joyeuses vous accompagnent !


Source :  http://www.unepetitelumierepourchacun.com


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C'est un article Professeur Zolmirel : Les civilisations stellaires libres (2/2) Cette fois-ci, j'espère pouvoir bénéficier à vous tous. Eh bien, vous voir dans d'autres publications d'articles.

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