Titre : Recouvrement nationalité congolaise : A cause de sa non-automaticité, Katumbi doit dire adieu au fauteuil présidentiel
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Recouvrement nationalité congolaise : A cause de sa non-automaticité, Katumbi doit dire adieu au fauteuil présidentiel
À moins d’un miracle, la candidature de Moïse Katumbi Chapwe sera invalidée, pour défaut de nationalité congolaise, par la Commission électorale nationale indépendante dans le cadre de la présidentielle de décembre 2018. Le président du Tout-Puissant Mazembe aurait détenu jusqu’en 2017 la nationalité italienne, d’après Jeune Afrique. Depuis, pour assouvir ses ambitions présidentielles et se mettre à l’abri des coups bas de la Majorité présidentielle, M. Katumbi a renoncé à la nationalité italienne. Le hic, c’est que le recouvrement de la nationalité congolaise d’origine, cas de Katumbi, n’est pas automatique selon la loi. Il faut au président de Ensemble pour le Changement du Congo, sa plateforme électorale, détenir une attestation de recouvrement de nationalité comme preuve de sa nationalité congolaise recouvrée. Or, le précieux sésame n’est délivré que par le ministre de la justice et garde des sceaux après une procédure définie par loi du 24 avril 2004 sur la nationalité. La procédure est déclaratoire. Car le requérant doit faire une déclaration de renonciation à sa nouvelle nationalité.
Cette déclaration doit être adressée au ministre de la Justice. C’est la 1ère étape. Donc, Katumbi doit écrire à Thambwe Mwamba pour lui dire qu’il a renoncé à sa nationalité italienne. Mais bien avant, il doit élire domicile en RDC. C’est la 2è étape qui ne pose pas problème car Katumbi habite en RDC. Une fois sa lettre parvenue au ministre de la justice, celui-ci n’a pas le pouvoir de statuer seul. La décision de recouvrement de la nationalité, par arrêté ministériel, ne peut se prendre qu’après délibération en conseil des ministres. S’il y a refus, scénario plus que probable au regard de l’inimitié que se vouent les Katumbistes et les Kabilistes, Katumbi a droit à un recours gracieux. C’est-à-dire retourner auprès du même Alexis Thambwe Mwamba pour redemander sa nationalité congolaise. Une fois saisi à nouveau, celui-ci peut rester silencieux pendant 3 mois. Ce qui équivaudrait à un nouveau refus essuyé par Katumbi. Dans ce cas, l’infortuné devra se tourner vers la Cour Suprême de Justice pour rentrer dans ses droits. Juillet 2018 date de dépôt des candidatures à la présidentielle notamment, nous paraît trop proche pour que même en cas de décision favorable de la CSJ, Katumbi ait le temps de boucler son dossier présidentiel à temps. Katumbi n’est pas dans les bonnes grâces du pouvoir comme jadis Samy Badibanga, à qui le ministre de la justice délivra en un temps record l’attestation de nationalité après le tollé soulevé par sa nomination comme Premier ministre lorsque l’opinion sut qu’il avait une nationalité belge. J. Kabila nomma donc avril 2017 un étranger car le recouvrement de la nationalité congolaise de Badibanga intervint après coup. Les obstacles sur le chemin de la présidence que se fraye péniblement Katumbi semblent insurmontables. L’ex gouverneur de l’ex Katanga devrait encore prendre son mal en patience pendant encore 5 ans, 2023, pour occuper le fauteuil présidentiel au cas où il l’emporterait. Il n’est pas dans les bonnes grâces du pouvoir pour recevoir un recouvrement exprès de sa nationalité d’origine. On peut déplorer cette politique de deux poids deux mesures, mais le fait est que Katumbi a sous-estimé la mauvaise foi de ses anciens partenaires et a surestimé les pressions internationales. Ironie du sort, celui qui claquât la porte de la MP en 2015 pour faire respecter la Constitution, est bloqué par ses anciens partenaires avec la même loi fondamentale.
La MP, mise en échec dans son plan de modifier la Constitution pour permettre à J. Kabila de briguer un 3è mandat, avait juré de faire respecter toute la Constitution. Du premier au dernier article, clamait-elle! Malicieuse, elle pensait à l’article 10 qui proscrit la binationalité car la nationalité congolaise est une et exclusive.
Elle ne peut être détenue concurremment avec une autre, dispose l’article 10. Vraisemblablement, M. Katumbi n’aura même pas le droit de concourir à la présidentielle de décembre 2018. Une aubaine non seulement pour ses ennemis politiques de la Majorité présidentielle mais aussi pour ses partenaires de l’opposition. Pour les Katumbistes, pas question d’aller à la présidentielle sans leur champion Katumbi.
Ils plaident pour une compétition électorale ouverte à tous. Quitte à fermer les yeux sur quelques irrégularités comme ce fut le cas lors des élections générales en 2006 et en 2011. Pour les Pro-Katumbi l’exclusion de leur candidat va exacerber la crise politique.
Ils veulent que les concessions auxquelles avaient eu droit Kabila, abaissement de l’âge pour concourir à la présidentielle, soient élargies à tous. Sinon un conflit plus grave guetterait la RDC, menacent-ils.
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